Homo sapiens/Néanderthal : quels enseignements pour les relations sociétales et sociales actuelles ?

Bon nombre de personnes et de citoyen-es engagé-es dans des actions empathiques solidaires ou revendicatives de groupe se trouvent confrontées – consciemment ou pas – aux limites de leur engagement. L’implication personnelle, le dévouement, le désintéressement, la détermination à faire ensemble, l’analyse et l’élaboration de stratégies et d’objectifs s’appuyant sur une pensée émancipatrice ne parviennent pas à changer fondamentalement la réalité. Même si ponctuellement des évolutions peuvent advenir. Les « révolutions » transformatrices porteuses de valeurs telles l’équité, la liberté, l’émancipation, la fraternité, l’égalité, l’harmonie, la sagesse se trouvent comme bloquées dans leur progression puis régressent ou sont balayées par un retour de l’ancien honnis.

N’est-ce pas par ce que le cadre dans lequel l’homo sapiens moderne évolue n’est que le produit organisationnel sociétal factuel reposant plus profondément sur la prédation, la compétition, le principe pulsionnel de domination/asservissement? La disparition de Néandertal voici 30 000 ans serait alors la tragédie originelle terrestre des temps modernes.

L’échec des explorations philosophiques

Les adeptes du système pyramidal sociétal en justifie l’existence par la nature même inhérente à la vie et à Homo sapiens. Utilisant ainsi de manière nocive les travaux de Darwin.

La lutte de classes sous-jacente à la société humaine contemporaine, dévoilée et analysée depuis le XIXème siècle par Karl Marx et Friedrich Engels notamment (dominants/dominés, exploiteurs/exploités, propriétaire des outils de production et d’échange/possédant de la seule force de travail, accumulateurs/état de survie) se heurte à la question de la conscience, de la résistance, de la volonté, du possible transformateur et du nombre.

Au fil des siècles les philosophes ont déjà ardemment débattu de cette sagesse de vie et chacun y a apporté sa voix et sa voie.
Le bouddhisme proposant comme perspective l’ultime libération (éveil), la sortie du karma par l’extinction des souillures mentales (Āsavas en pali), de l’égo individuel et de la souffrance, et du cycle des renaissances du saṃsāra par la méditation, la neutralité bienveillante; renvoyant donc à un plus tard individuel et non-collectif meilleur.
Tout comme la chrétienté renvoie à un paradis post-mortem individuel ou bien encore l’islam à la soumission individuelle et collective salvatrice.
Et force est de constater qu’aucune discipline et pratique spirituelle, aucune croyance religieuse qui a déjà exercé le pouvoir temporel souvent dans le sang, aucun courant philosophique nourricier pourtant des positionnements contemporains n’est parvenu à « changer le monde » tel qu’il est, à transformer l’humain collectif moderne composé de près de 90% d’Homo sapiens et de bien moins de Néandertal. Pourquoi?

Une impossibilité historico-évolutive génétique?

Si les récentes découvertes paléoanthropologiques, génétiques et cognitives permettent à présent d’envisager que Homo sapiens est, dans sa forme d’homme moderne, porteur en lui d’une part infime mais non-négliglable de Néandertal (3 à 4%) concernant 20% de la population, ne faut-il donc pas en explorer toutes les implications aux regard des comportements et engagements contemporains ?

Se pourrait-il que ceux et celles qui pratiquent, comme moteur de leur engagement, « l’éducation populaire » et donc la conscientisation d’un statut factuel de dominés ayant comme intérêt l’émancipation et la libération de classe (sociale) se heurtent au final à une impossibilité historico-évolutive génétique? La question est posée.

Et si tel était le cas, en partant de l’idée que Néandertal pourrait être porteur et avoir développé empiriquement – de part ses longues pratiques spécistes dans son biotope en évolution durant plus de 260 000 ans- des valeurs proches de celles des minoritaires émancipateurs des deux derniers siècles, se pourrait-il qu’agir collectivement pour « transformer le monde » dans un biotope dominé par les homo sapiens prédateurs ne soit pas une juste perspective au regard du laps de temps dont dispose chaque être humain ?

Repli, fuite ou adaptation créatrice ?

Même si les « émancipateurs-trices » sont aussi des passeurs d’espoir porteur de valeur d’exemple, ne serait-il pas plus judicieux, comme l’on développé les adeptes du phalanstère portés par la théorie de Charles Fourier depuis le XIXème siècle, de se retrouver entre personnes partageant et mettant en oeuvre les mêmes valeurs ? Sans s’épuiser à lutter « contre » une situation, un rapport de force intransformable durablement? Simplement en créant une « niche écologique » comme la vécu Néandertal?

A l’aune de ces découvertes scientifiques sur notre camarade et compagnon Néandertal, le débat stratégique et philosophique qui traverse les différents courants de la pensée révolutionnaire depuis plus d’un siècle semble implacablement relancé.

J.R

Cette publication a un commentaire

  1. Anonyme

    « Je suis en train de lire un bouquin écrit par un certain Platon. L’auteur affirme plein de choses sur un ton très péremptoire, sans citer aucune source, à la manière d’un gourou. Pas une seule étude scientifique randomisée en double aveugle, pas une référence. Même pas une note en bas de page. Rien.
    Il n’a jamais été publié par une revue scientifique de référence avec comité de lecture. Il se permet de parler de tout et de n’importe quoi, en se basant uniquement sur son opinion et sur ses expériences personnelles. Certains passages interminables sont des extraits de discussions de comptoir avec ses amis.
    Comble du comble, il n’a aucun diplôme qui viendrait valider ses compétences dans les centaines de spécialités qu’il évoque. Je me renseigne davantage sur le personnage et j’apprends qu’il entretient des relations troubles avec un certain Socrate, personnage sulfureux condamné pour incitation à la haine.
    Ce n’est pas sérieux. C’est digne des poubelles du net. Bref, je ne lui prédis pas un grand avenir. En plus aucune pub pour son bouquin pas de signatures en librairie… Platon, souvenez-vous en pour ne pas l’acheter! »

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