experts.jpgDeux chercheuses, Christine Fassert (Socio-anthropologue, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Tatiana Kasperski (Chercheure associée au Departement des Humanités, Universitat Pompeu Fabra) ont étudié et analysé comment depuis l’accident de Tchernobyl la monopolisation de l’autorité du savoir sur les radiations ionisantes a été instrumentalisé par un ensemble restreint d’organisations (l’Agence internationale de l’énergie atomique/AIEA, la Commission internationale de radioprotection/CIPR et le Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants/UNSCEAR). Par un jeu d’alliances et de cooptations, ces organisations se constituent en un ensemble monolithique sur le risque radiologique. À partir de ce moment, les points de vue différents portés par des individus, des scientifiques « dissidents » parfois au coeur même de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Europe ou appartenant à des organisations indépendantes sont systématiquement délégitimés et renvoyés à une forme de marginalité péjorative militante.