Appel à agir contre la réintoxication du monde (acte IV) le 17 septembre 2021
Par admin le vendredi 9 juillet 2021, 14:31 - National - Lien permanent
Il y a à peine un an, au sortir du premier confinement, une centaine de collectifs en lutte répondaient à un premier appel à agir « contre la réintoxication du monde ». Puis les 17 novembre et 17 avril derniers, malgré les restrictions sanitaires, cette constellation d’habitant-e-s, de paysan-ne-s, d’activistes persévéraient et renouvelaient leurs actions aux quatre coins du pays. Par leurs blocages, leurs rassemblements, leurs occupations, leurs irruptions dans l’espace public, en un mot leur résistance, ils et elles dessinaient une voie vers un monde s’émancipant des logiques marchandes et industrielles mortifères. Nouveau rendez-vous de tou.tes ceux/celles qui ne baissent pas la tête ni ne se soumettent : le 17 septembre 2021.
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Aujourd’hui, alors que la crise sanitaire favorisant la restructuration du capital passe un nouveau cap afin que la méga-machine reparte de plus belle un nouvel appel à agir partout sur le territoire contre les sites et projets destructeurs du vivant et des solidarités sociales aura lieu le 17 septembre 2021.
Une multitude d'actions locales ( https://agir17.noblogs.org/ ) sont dors et déjà prévues, à chacun.e là où il.elle se trouve d'organiser ses propres actions en se coordonnant avec d'autres organisations.
Un appel à multiples voix et voies : reprenons l'initiative
Alors que disparaissent les promesses d’un « Monde d’Après », s’extirpant de l’impasse de celui d’avant, les plans de relance industrielle sans aucune remise en question et la nécessité fumeuse de rembourser une dette fictive, la classe dirigeante mondiale est unanime : il faut que la sacro-sainte économie reparte, vite et fort.
L’impératif de s’y soumettre coûte que coûte s’accompagne d’un zèle renouvelé à réprimer tout ce qui y ferait obstacle. On a vu, malgré les oppositions populaires, l’apparition d’un nouvel arsenal « légal » qui piétine allègrement la liberté de manifester, celle de la presse et ouvre à la possibilité d’expulser sans procédure toute occupation de logements vacants et de zones menacées. Le sentiment d’impunité policière est dorénavant encouragé au plus haut niveau de l’État. Après une année pendant laquelle se sont développés des mécanismes de contrôle inédit au nom de la crise sanitaire, le gouvernement agit comme si les habitudes de soumission devaient durer toujours et s’étendre à l’entièreté du champ social.
A celles et ceux qui croyaient encore qu’une loi climat pouvait améliorer la situation, les débats parlementaires du printemps ont répondu par une gifle. Main dans la main, lobbies et gouvernant-e-s ont méthodiquement détricoté toute mesure limitant l’entreprise de destruction en cours. Freiner les implantations de l’ogre Amazon ? Poubelle. Arrêter les extensions d’aéroport ? Surtout pas. S’en prendre à la bétonisation, à la vente de voitures les plus polluantes, à la publicité, aux engrais azotés, aux pesticides ? Plus tard, peut être, ou bien jamais (2).
Le message est limpide : il y aura toujours de l’énergie du côté des gouvernant.e.s pour nier l’urgence à agir, jamais pour s’attaquer aux industriels et aux financiers et à leur responsabilité — pourtant abyssale — dans la catastrophe écologique.
Pourtant, loin des ministères et des sièges épais du CAC40, hors du champ des micros d’une sphère médiatique en roue libre, il s’en passe des choses… pour peu que l’on s’y intéresse.
. Ici, des dizaines de collectifs émergent, à Rouen, à Argenteuil, à Lyon… pour en finir avec la culture de la catastrophe industrielle tolérée, pour empêcher de nouveaux Lubrizol, de nouveaux AZF (3).
. Là, un mouvement national, les Soulèvements de la Terre, occupe et cultive des zones menacées d’artificialisation par des projets de route, d’urbanisation, d’extension de carrières de sable (4).
. À Saclay ou encore à Aubervilliers, de nouvelles ZADs naissent contre la destruction de parcelles agricoles et de jardins ouvriers par le Grand Paris, la spéculation immobilière et le saccage olympique.
. Une zad souterraine apparaît face à une carrière de Béton dans le Var, et la ZAD du LIEN revient sur un projet routier près de Montpellier.
D’autres collectifs, enfin, comme à Grandpuits ou à la Chapelle-Darblay rassemblent syndicats et associations écologistes pour travailler concrètement aux reconversions de certains sites de production (5). Ils développent des activités autrement plus respectueuses du vivant, et empêchent ces entreprises de laisser les salarié-e-s sur le carreau tout en rémunérant grassement leurs actionnaires en pleine crise (6). Ils nous rappellent à l’urgence de penser, avec les travailleurs des secteurs les plus toxiques, les mutations possibles des activités, les réappropriations des lieux de travail, ainsi que les rapports de force à engager pour garantir des ressources et droits pendant les périodes de transition.
Partout, localement, des foyers de résistance se multiplient et émergent là où les industriels souhaitent étendre leur emprise. C’est bien simple : ils ne peuvent plus bétonner en rond ! Face à des instances gouvernementales hors-sol, c’est au plus proche de nos territoires de vie et de luttes que nous avons arraché un nombre croissant de victoires ces dernières années. Que ce soit via des occupations de terre, des recours juridiques, des ZADs, des rassemblements : des centaines de collectifs poussent, tels des plantes vivaces en rhizome (7). Chaque fois qu’ils en déracinent une, d’autres naissent, et gagnent du terrain.
Rien que ces derniers mois ont été enterrés le projet d’extension de l’aéroport d’Andorre, le projet de ferme-usine à Ossun, le projet de Surf Park à Saint-Père-en-Retz, les plans d’entrepôt Amazon en Alsace ou de contournement Est à Rouen. Les Jardins de l’Engrenage à Dijon ont déjà repoussé par deux fois les tractopelles et la police. L’extension de l’aéroport de Roissy, la bétonisation des terres de Gonesse, du Carnet, des Vaîtes à Besançon ou le projet de stade de Chambly ont eux aussi subi de sérieux revers et sont aujourd’hui largement remis en cause : autant de cas qui démontrent la force de nos mobilisations collectives.
Et qu’on ne s’y trompe pas : chaque victoire, chaque projet enterré, chaque terre préservée façonne la suite. Car ces terrains défendus avec acharnement et finalement préservés peuvent aussi chemin faisant devenir des places fortes, des lieux d’expérimentation et de création d’autres modes de vies. Des lieux qui démontrent en pratique l’adage « Créer c’est résister, résister c’est créer ».
Alors nous serons au rendez-vous le 17 septembre prochain pour montrer la force de ce mouvement de fond. Cette 4e vague d’actions coordonnées « contre la réintoxication du monde » aura lieu de manière concomitante à la venue d’une grande délégation zapatiste en Europe. L’expérience des territoires autonomes du Chipas, née du soulèvement de 1994, est une source d’inspiration inépuisable pour toutes les luttes qui souhaitent réellement reprendre du terrain à l’« hydre capitaliste ». Nous espérons que leur « voyage pour la vie» participera à démultiplier le désir d’actions collectives pour ce 17 septembre.
Nous poursuivrons notre élan avec les dynamiques de Notre Maison Brûle, prévoyant des mobilisations locales chaque jour du 18 septembre au 3 octobre (3), et des Soulèvements de la Terre, entrant dans une seconde saison d’occupations de terres et blocages contre l’accaparement et l’empoisonnement des sols par l’agro-industrie (4).
Avec elles et eux, nous persisterons, récidiverons, et nous implanterons partout où il le faudra. Collectivement, durablement, car nous savons à quel point ces luttes sont un travail de fond. Puisque ce Monde d’Après tant rêvé ne nous sera pas donné par quiconque, c’est en allant gagner cette multitude de batailles de terrain que nous allons le construire, ici et maintenant !
Nous appelons donc une nouvelle fois les habitant.es des villes et des campagnes à informer et accentuer localement la pression sur les secteurs qui leur semblent le plus évidemment empoisonnants et dispensables : cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plates-formes Amazon, unités d’élevage industriel, développements de l’industrie nucléaire, clusters développant le monde « sans contact »…
Nous appelons en ce sens le 17 septembre à une 4e série d’actions, blocages, rassemblements et occupations contre de tels lieux de production, chantiers et infrastructures.
Nous invitons les organisations, réseaux, territoires en luttes, syndicats et groupes locaux qui le souhaitent à signer cet appel (*) en écrivant à agir17@riseup.net . Pour le sud-est, prendre contact avec: 17septembre2021sudest@rupture.direct
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Premiers signataires de l'appel du 17 sept :
Notre Maison Brûle - Extinction Rebellion France - Attac France - Notre Affaire à Tous - Sortir du Nucléaire - Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) - Youth For Climate IDF - SUD éducation - Non aux JO 2024 - Les Faucheurs et Faucheuses d'OGM - NDDL Poursuivre Ensemble - Quartier libre des Lentillères - JAD : Jardins à Défendre (93) - Emancipation Collective - Collectif contre la 5G (75) - Résilience France - Résistance Ecologiste Rennes - Revue Topophile - ZEA - Coopératives européennes de Longo Maï - Comité Bure en Retz (44) - Urgence Saclay - Contre la Ligne 18 et l'Artificialisation des Terres (91) - Alternatives et Autogestion - Tarn Autogestion et Alternatives (81) -PEPS (Pour une Écologie Populaire et Sociale)(81) - Sortir du nucléaire (79) - NDDL Poursuivre Ensemble (79) - Youth for Climate Rennes - COLL•E•C Collectif d'Échanges Citoyens du Pays d'Aix (13) - Marche Mondiale des Femmes 26.07 - Confluences (81) - Alternatiba Nevers (58) - Action Non-Violente COP21 58 - Attac Rennes - Saccage 2024 - Mouvement Contre le Crime Atomique (MCCA) - Coordination Antinucléaire du sud-est (CAN-SE) - Collectif antinucléaire de Vaucluse (84) - Droit au Logement - Attac Vendée - Agir pour l'Environnement - PACT (Pas d'Autoroute Castres Toulouse) - Compagnie ilotopie solidaire - Attac Nîmes - Le Chaudron des Alternatives (Alsace) - Réseau Ecobâtir - Objecteurs de Croissance du Pas-de-Calais (OC 62) - La Cagette des Terres (44) - Des habitant.es de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes - Espace autogéré des Tanneries - Union Syndicale Solidaires - Les Communaux (75) - Collectif des Etats généraux de la société écologique post-urbaine - CNT 34 Education Santé Social - Alternatiba Soutlz (68) - Alternatiba Mulhouse (68) - Assemblée Populaire d'Auxerre (89) - Collectif ACCAD : Anti Compteurs Communicants Artois (62) & Douaisis (59) - Attac 93 Sud - Le Pré, Pays de Retz Environnement (44) - Reims Verts l'Avenir - La « coordination des opposant.e.s à l'autoroute A45 et son monde » - Le Printemps du CARE - Réseau des Territorialistes - ADENY (Association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne) - Théâtre de l’ADN - Frugalité heureuse et créatrice (93) - Réseau Français de la Construction Paille - Touche pas à ma zone humide (33) - Alternatiba Nantes - GIGNV (44) - XR Poitiers - Attac Artois - Les Jardins de l'Engrenage (21) - Ingénieur·es sans frontière, groupe agricultures et souveraineté alimentaire (ISF Agrista) - La Petite Rockette - ImagiNon (16) - Groupe gilets jaunes Cit-act CABA (18) - ATTAC Reims - Ricochets (26) - Les Indiens du Futur (26) - Extinction Rebellion Tours - L’Antivol (37) - L’Internationale des Savoirs pour Tous - ki-6-col’ (18) - Se Fédérer - Maison Paysanne de l'Aude - Association de Défense de la Vallée du Gambon (27) - Extinction Rebellion Hautes Alpes - Arrêt Du Nucléaire - Association intercommunale de Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais - Justice climatique Angers - EPLC (Ensemble Pour Le Climat) Lens (62)- Jardins de Vauvenise (70) - La lutte des sucs (43) - ANV COP21 Besançon - Attac Landes Côte Sud - APPUII (alternative pour des projets urbains ici et à l'international) - Assemblée populaire du Grand Toulon (APC) - Attac Gap (05) - Attac 63 - GAEC Le MIAM Larchant (77) - Collectif Arrageois pour le Climat - Association des riverains Faches Thumesnil (59) - Revue "Bogues" - Retrouvons le Nord de la Gare du Nord - Collectif 85 GPii - Extinction Rebellion Besançon - Gdeam-62 (Groupement de Défense de l’Environnement de l'Arrondissement de Montreuil et du Pas-de-Calais) - RAMES BTP Balance Ton Port La Nouvelle (11) - Collectif Morbihan contre les fermes-usines - Coordination Stop Golfech - Editions Yves Michel - Non à Tropicalia - Sauv-Natur Saint Leu la Forêt (95) - Radiaction - Attac Flandre - Nature & Progrès Ile de France - Youth For Climate Brest - La Tête Dans Le Sable (44) - ACAPEC 24 - Youth For Climate Angers - Jours d'après (33) - STOP nucléaire 26-07 - La ferme Kana'Kodu (55) - Attac Pays malouin Jersey - Stop TERRA 2 - Attac Alès Cévennes - Youth For Climate Avignon - Fridays For Future Grenoble - Les Jardins des Vaîtes - Stop Carrière Montcabrier 81 - Le réveil Citoyen et Populaire du Bergeracois 24 - Balagne en transition 20 - Association pour une Gestion Insulaire Respectueuse 56 - Informations Pesticides Belle Île 56 - comité d'alerte pour l'Espiguette 30 - La ferme du bonheur 92 - Changer de Cap - Gilets Jaunes de Saillans - XR Montpellier - Fête une autre Terre 85 - Association Résistance 5G Nantes - collectif anti ogm 66 - Adieu Glacier 05 - Groupe Nomade de la fédération anarchiste
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(*) L'appel complet a déjà été aussi publié dans Reporterre, Mediapart,
Lundi Matin, Politis, La Releve et la Peste, Terrestres :
https://blogs.mediapart.fr/non-la-reintoxication-du-monde/blog/040721/17-septembre-agir-contre-la-reintoxication-du-monde-acte-iv
https://lundi.am/17-SEPTEMBRE-AGIR-CONTRE-LA-REINTOXICATION-DU-MONDE-ACTE-IV
https://lareleveetlapeste.fr/france-quatrieme-appel-de-mobilisation-contre-la-reintoxication-du-monde/
https://www.politis.fr/articles/2021/07/17-septembre-nouvel-acte-pour-agir-contre-la-reintoxication-du-monde-43346/
https://www.terrestres.org/2021/07/07/17-septembre-agir-contre-la-reintoxication-du-monde-2/
https://reporterre.net/Le-monde-d-apres-ne-nous-sera-pas-donne-construisons-le-ici-et-maintenant
Commentaires
à diffuser en masse : https://youtu.be/WRVzi_-UQk8
L’homme a entamé un combat contre la nature.
S’il gagne, il est perdu !
merci pour vos information et votre newsletter à laquelle je suis bien abonné. Je diffuse vos informations aussi de temps à autre à Belgique
J'ai adressé voici plusieurs semaines à l'ARS Paca la demande suivante que bon nombre d'entre-nous pourraient aussi prendre à leur compte pour agir. Evidemment, à ce jour je n'ai toujours pas eu de réponse de cette organisme censé veiller à la santé des populations, malgré ma relance :
Bonjour !
J 'ai reçu les analyses de la qualité de l' eau , étant une habitante de l' Isle/Sorgue . Mais je n' ai pas trouvé les résultats d' analyse concernant le tritium ou autre éléments radioactifs que les centrales nucléaires ( Tricastin par ex. ) ont l' autorisation de rejeter. Merci d' avance pour votre réponse
fondamentalement, avant d'être une technologie, le nucléaire c'est-à-dire la destruction atomique, est un crime.
Un crime issu de la violence institutionnelle (la bombe et l'organisation militaro-productiviste pyramidale de la société au détriment du vivant et de l'harmonie sanitaire, sociale, écologique).
Il ne s'agit pas/plus de s'inscrire dans la pensée du progressisme technophile apportant le bonheur sur Terre mais de rompre avec lui pour créer un espace réel d'autonomie, de liberté, d'initiative, de réflexion hors des sentiers balisés par les sachants et les experts. Une réappropriation populaire citoyenne de nos choix collectifs. Souvenons-nous que le programme nucléaire militaro-civil n'a jamais été soumis à l'expression du peuple mais lui a été imposé depuis 60 ans par un quarteron de militaires et d'ingénieurs scientistes mu par l'hubris. Il est temps de créer la rupture. De libérer les forces vives de cette dépendance et de cette emprise sur nos esprits et sur le pays.
Il serait bon que les organisations des salariés du nucléaire se battent contre leur Direction pour exiger la mise en place d'un programme de reconversion professionnelle d'ampleur ( et de soutien à des projets plus individuels/collectifs ) répondant aux enjeux de la survie sur la planète (plutôt que de soutenir en permanence les délires du patronat nucléariste, au nom de l'emploi, qui pompe allègrement l'argent public pour assouvir ses folies de grandeur perdue)