Pas de JO ni à Tokyo en 2021 ni à Paris en 2024
Par Rédaction le vendredi 5 juin 2020, 14:46 - International - Lien permanent
La tenue des Jeux Olympiques au Japon en 2021 et à Paris en 2024 est une insulte aux peuples victimes des contaminations radioactives perpétrées par les nucléocrates, des expulsions et de la répression exercée sur les habitants des quartiers pauvres. Un peu partout dans le monde, et en France, des collectifs de résistance se constituent pour faire échec à la tenue des J.O alors que la crise sociale, sanitaire et économique frappe de plein fouet les populations. Il est temps que ce vieux monde de compétition et de prédation disparaisse. Nous ne pouvons pas prétendre entrer dans le monde d’après en poursuivant les errements du monde d’avant.
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La tenue des Jeux Olympiques à Tokyo en 2021 (reportés pour cause de pandémie) et à Paris en 2024 est-elle judicieuse?
2021 : Non aux JO au Japon
A Tokyo et au Japon, notamment sur le parcours des jeunes athlètes devant traverser la région sinistrée et radioactive de Fukushima, la question ne mérite pas débat. Ce serait un crime contre les sportifs et les spectateurs que de les exposer au danger mortel au nom de la mystification idéologique que dorénavant tout va bien après la catastrophe nucléaire qui a débuté le 11 mars 2011. Neuf ans plus tard, la situation continue d'être alarmante avec des niveaux de radioactivité et une contamination des sols et de la mer faramineuse. Les réacteurs atomiques en perdition continuent de cracher leur sinistres rejets. Et cela va durer encore bien des années tandis que les territoires demeureront invivables pour des décennies, voir des siècles. Pourtant la nucléocratie internationale et nippone, tout comme ce fut le cas à Tchernobyl dès le début de la catastrophe nucléaire débutée le 26 avril 1986, tente de nier la réalité et veut obliger la population à vivre en zone contaminée pour de sordides raison de business, financière et de pouvoir sur les peuples. Le budget initial de 7.3 billion de dollars voisinera en fait, si les JO ont lieu, les 25 billion de dollars.On parle d'ailleurs d'un énorme pot-de-vin versé par le Comité de candidature olympique du Japon au CIO et à des intermédiaires.
Cynique, le 4 septembre 2013, lors de la conférence de presse à la session du Comité international des Jeux olympiques (CIO) à Buenos Aires, le président Tsunekazu Takeda a osé déclarer que les effets des fuites radioactives n'avaient affectés qu'une seule personne à Tokyo. En parallèle, le Premier ministre Shinzo Abe a affirmé la main sur le coeur au CIO : «À Fukushima, permettez-moi de vous assurer que la situation est sous contrôle. Cela n'a jamais fait ou ne fera aucun dommage à Tokyo. » Il est vrai que des intérêts énormes comme des risques judiciaires sont en jeu d'autant que le gouvernement métropolitain de Tokyo est le principal actionnaire de TEPCO, l'entreprise responsable (avec Areva qui a fournit le combustible "Mox") de la catastrophe nucléaire.
Et le pouvoir politico-économique japonais exerce une répression contre tout opposant et contre les populations modestes de Tokyo. Les habitants des logements sociaux de Kasumigaoka ont déjà été expulsés afin que la démolition de leurs bâtiments laisse place aux infrastructures pour les jeux olympiques. Dans plusieurs quartiers de la ville, depuis 2013, à l'occasion de la visite du CIO, le gouvernement de Tokyo a expulsé de force des sans-abri et d'autres personnes des espaces publics. Les Jeux Olympique exerce donc une violence contre les populations au nom de "jeux pour la Paix".
Partout au Japon et à travers le monde s'organise la résistance et le refus, des artistes se mobilisent et se fédèrent dans le Conseil anti-olympique artistiques, des citoyens japonais se dressent contre la tenue des J.O et se regroupent autour de People Against the Olympics/a.k.a. HanGorin No Kai (Les gens contre les Jeux olympiques) qui déclarent : "Du fond du cœur, nous exprimons notre mépris et notre condamnation aux personnes impliquées dans le comité de candidature de Tokyo 2020, au JOC, au gouvernement métropolitain de Tokyo, au gouvernement du Japon et aux membres du CIO pour leur participation à cette campagne de violence irréfléchie."
Pas de J.O à Tokyo en 2021 est une exigence morale, humaniste et de solidarité avec les victimes de la catastrophe, les déplacés, les expulsés.
2024 : Non aux JO en France
Pour les JO programmés à Paris en 2024, les deux mois de confinement de la population et l'ajout d'une crise sociale et économique à la crise sanitaire ne peuvent que justifier leur annulation. Il y a bien d'autres priorités à traiter que d'investir des millions d'euros dans une kermesse sportives basée sur la compétition et l'affrontement. D'ailleurs presque plus aucun pays n'en veut. La pandémie a révélé une crise sanitaire sans précédent du fait du manque de moyens des services publics de santé, des délocalisations de la production du matériel de base sanitaire, des restriction et sous-valorisation des personnels soignants. Les plus touchées par cet état de fait sont les populations les plus démunies et les plus fragiles avec des conséquences sociales et économiques qui aggravent encore plus les inégalités.
L'association « Non aux JO 2024 à Paris » (1) et différentes associations/collectifs engagés pour la préservation des territoires urbains et ruraux comme des paysages, contre le harcèlement publicitaire et pour le droit à la ville et au logement, dénoncent cette folie pseudo-sportive qui repose avant tout sur le pouvoir de la finance et des multinationales. Ces événements sport/spectacle apparaissent obsolètes et peu compatibles avec les changements qui doivent être opérés dans les modes de vie capable d'assurer le « monde de demain » en rupture avec « le monde d'avant » de prédation et de compétition.
Le collectif exige du gouvernement l'annulation des Jeux Olympiques prévus à Paris en 2024. Une pétition « Plus que jamais, non aux JO ! » est ouverte à signature ici https://nonauxjo.org/petition/org/non-aux-jo/plus-que-jamais-non-aux-jo .
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(1) Non aux JO 2024 à Paris avec : Résistance à L'Agression Publicitaire , Droit Au Logement , Mouvement Utopia , Collectif pour Le Triangle de Gonesse , AVL3C -Vexin Zone 109, Collectif Terres Communes, Collectif Citoyen "Notre Parc N'est Pas à Vendre"- Parc Georges-Valbon-La-Courneuve , Collectif Droit à la Belle Ville , Sites & Monuments , les Comités locaux ATTAC de Paris Centre, Paris Nord Ouest, Paris 12ème, Paris 13ème, Paris 15ème, Paris 19 et 20ème, 93 Sud , Hangorin No Kai NO OLYMPICS 2020 ( Tokyo) et NOlympics LA (Los Angeles) ,
Commentaires
Merci pour le relais ! En fait, nous accueillons des cosignataires tout au long de l'année. Si vous souhaitez nous rejoindre, écrivez-nous à l'adresse contacts@nonauxjo.org . Site web : https://nonauxjo.org/petition/org/non-aux-jo/plus-que-jamais-non-aux-jo
De Tokyo à Paris, le modèle actuel des Jeux olympiques est intenable, non seulement sur le plan financier mais aussi écologique. L’organisation des JO ouvre la porte à de nombreuses dérogations à la loi et génère de fortes pollutions. De plus, la mobilisation massive des ressources publiques comme privées pour un évènement éphémère constitue un risque économique majeur. Pourquoi ne pas en finir avec lui dès maintenant ?
https://www.liberation.fr/debats/20...
Le 25 mars 2021, le relais de la flamme olympique part du J-Village à Fukushima, là où le séisme de la côte pacifique du Japon a frappé et où la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été détruite il y a dix ans. Le Japon est toujours confronté à la pandémie et, selon tous les sondages récents, 80 % de la population s'oppose aux Jeux par crainte qu'ils soient un « vecteur géant de la propagation du virus ». Dans ce climat, le comité d'organisation des Jeux olympiques de Tokyo 2020 a annoncé l'interdiction des spectateurs étrangers, excepté la famille olympique et les « amis des partenaires olympiques », mais n'a pas encore décidé l'annulation des Jeux.
Le relais de la flamme olympique, inventé par Carl Diem et Joseph Goebbels pour les Jeux Olympiques (JO) 1936 de Berlin, est présenté comme un signe « d'espoir » pour « surmonter » cette période incertaine.
Outre le relais de la flamme, Fukushima doit organiser des matchs de baseball et de softball pour les JO de Tokyo 2020. Alors que les JO de Tokyo 2020 sont présentés comme des « Jeux de la reconstruction », ils n'ont rien à voir avec la « reconstruction » et ce depuis leur origine : la candidature est un programme politique nationaliste du gouverneur d'extrême droite de Tokyo depuis 2006 (Tokyo a perdu sa candidature pour les Jeux de 2016). Après les catastrophes naturelles et humaines survenues en 2011, les dirigeants japonais ont décidé de maintenir le projet de candidature olympique. Cela signifie clairement que cette décision avait un but politique : normaliser la tragédie et la catastrophe. Le Comité international olympique (CIO) a entériné cette action du gouvernement japonais en désignant Tokyo pour les JO de 2020. Le départ de la flamme olympique de Fukushima est la preuve de cette entreprise.
Pendant ce temps, des points de radiation élevée ont été découverts près du site olympique de Fukushima, confirmant que la zone n'est pas « rétablie ». Les JO eux-mêmes ont été un obstacle à la reconstruction réelle de Fukushima en absorbant toute la main-d'œuvre et les autres ressources. Le comité olympique japonais et les organisateurs utilisent Tokyo 2020 comme un moyen de verdir et de rendre présentable une tragédie nationale. La fin réelle de la contamination n'est pas pour demain et pour les habitants de Fukushima, cette bataille semble interminable et sans espoir.
L'opposition du grand public aux JO était également présente à Rio en 2016, mais les Jeux ont eu lieu malgré le soulèvement populaire. Il est clair que le CIO, le gouvernement et les autres comités liés aux Jeux Olympiques ne se soucient pas de ce que veut le public. Des groupes anti-olympiques comme nous existent dans chaque ville hôte, et continuent de croître alors que les Jeux sont programmés à Paris et à Los Angeles. Malgré la pandémie, la machine olympique est allée de l'avant, déplaçant des populations précaires, rasant des logements et des parcs publics, mettant en place des nouvelles règles sécuritaires, détruisant des monuments culturels emblématiques, faisant de la publicité verte pour leur vision obsolète et engendrant une montagne de dettes publiques. Cela ne se produit pas seulement à Tokyo, mais dans toutes les villes hôtes.
Nous, les groupes anti-olympiques, anti-gentrification et anti-surveillance du monde entier, demandons l'extinction de la flamme olympique de Tokyo et ailleurs. Nous croyons que beaucoup d'autres choses, y compris la santé publique, méritent davantage notre attention qu'un spectacle aussi éphémère et mercantile.
Le 24 mars 2021
Hangorin No Kai No Olympics 2020, No 2020 Olympics Disaster OkotowaLink, Non aux JO 2024 à Paris, NOlympics LA, Anti Pyeongchang Olympics Alliance, Counter Olympics Network, Games Monitor, Extinction Rebellion Pantin et alentour
http://nonjo2024aparis.neowordpress...