__

Le 26 juin nous avons mené une action de protestation devant la centrale nucléaire « Gentilly 2 » de la société d'Hydro-Quebec (Canada). 5 canots (rabaskas) de 10 personnes ont descendu le fleuve St. Laurent alors que cette centrale vient de recevoir le feu vert de la Commission canadienne (CCSN) pour une éventuelle poursuite de son exploitation (commencer une étude ou même la réfection)

Pourtant « HQ » n'a pas rendu son rapport obligatoire prouvant la totale sûreté des réparations devant être effectuées. Ce rapport devait déjà être déposé en décembre 2010 mais a été reporté a décembre 2011. Pourtant, comme chez vous, les autorités ont accepté de mettre en péril la vie et la sécurité des populations. Nous menons donc des actions contre cette autorisation donnée a HQ par le CCSN.

Au vu des problèmes chez vous de la centrale du Tricastin je constate des similitudes tant dans la situation que dans nos exigences de fermeture définitive des sites nucléaires. En effet, chez nous aussi, une fuite de Tritium a eu lieu  à peine une semaine avant notre venue devant la centrale nucléaire. Là aussi cette contamination a été cachée au public.

Notre grande force au « Mohawk Traditional Council » est de pouvoir rassembler les groupes au Canada autour de nos connaissances physiques de la nature et du système de traités (accords) réalisés par les gouvernements étrangers avec nous (« Traité du Wampum A Deux Voies ») ayant force de loi pour le Canada, les Etats-Unis et aussi pour les pays Européens.

Un Appel à l'Humanité et à l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique)

Lors de la Pleine Lune de l’équinoxe du printemps 2009, le 10 avril, le « Conseil Traditionnel Mohawk » a déclaré: « La crise globale de l'environnement que nous vivons actuellement a atteint le niveau de l'état d'urgence » et que « nous, les humains n'avons plus le temps de retourner à nos écoles, à nos emplois et à nos modes de vie comme d'habitude, mais que nous devons maintenant concentrer toute notre énergie pour inverser les dommages que nous avons causés à notre Mère Terre».

Le désastre écologique encouru au Japon à l'usine d'énergie nucléaire de Fukishima a rendu douloureusement clair l'urgence de sortir de cette orientation insensée de la technologie découlant de ce système économique de "vol et de destruction". C'est révélé l'avidité, la myopie et la nature destructrice de l'énergie atomique.

Les États-Unis avec l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) justifient la poursuite de l'énergie nucléaire par l'argument que nous devons répondre aux besoins énergétiques liés à  l'accroissement de la populations mondiale. Or, au lieu de traiter et résoudre l'impact négatif de la sur-population, ils l'encouragent en présentant comme réponse une source d'énergie négative : l'énergie atomique. Ils révèlent ainsi que la destruction atomique est une entreprise de guerre menée par l'avidité économique telle qu'elle fut créée à l'origine.

L'accord de sécurité que les États-Unis ont imposé au Japon exposent des millions de Japonais au danger et les considèrent comme des cobayes pour l'AIEA.

Ce qui découle des événements de Fukishima, Three Mile Island et de Tchernobyl, révèle la nature destructrice de l'énergie atomique et son aptitude à déchirer le tissu même de la vie. Alors qu'il n'existe aucun moyen de décontaminer ou de pouvoir rendre des matériaux irradiés propre, la pratique de la construction de centrales nucléaires sur des lignes de failles connues, revient à placer des bombes nucléaires à retardements qui ne demandent qu'à exploser dans le visage de nos enfants, partout sur notre Mère la Terre. Au Japon, au Québec comme chez vous dans le sud-est de la France.

C'est la vision à court terme d'une cupidité introduit dans la fibre même de notre être.

Comme un cancer, le processus violent de l'énergie atomique envahit le coeur moléculaire de notre propre existence, détruit les neutrons, protons et des électrons en les retournant l'un contre l'autre, anéantissant la structure atomique, déchirant l'étoffe même dont nous sommes faits. Cette déconstruction du noyau de l'atome déstabilise l'ensemble du monde, nos enfants et nos générations futures et en tant que telle est un processus de destruction qui menace notre existence même qui doit être arrêté immédiatement.

Étant donné que les États-Unis, le Canada et d'autres pays, dotés de capacités nucléaires, volent environ 80 pour cent de l'approvisionnement en uranium au monde sur des terres sacrés de peuples indigènes (comme celui de l'Île de la Tortue), l'énergie atomique peut être qualifiée de produit dérivé de la criminalité, faisant de l'énergie nucléaire une pratique que seule une société hautement immorale et barbare tolérerait.

Par conséquent, nous implorons l'Agence International d'Énergie Atomique d'informer le monde de ces préoccupations et de diriger tous les pays ayant des capacités nucléaires à cesser immédiatement la production d'énergie nucléaire et d'arrêter la poursuite et le développement de tous les programmes d'énergie atomique.

Au nom des visages qui sont encore sous la terre / Les générations futures
En paix et d'amitié.
Stuart Myiow
Secrétaire du Conseil des Mohawks traditionnels
B.C. Box 531, Kahnawake
Mohawk Territory