Coup de force permanent et jeu de massacre sanitaire : Areva Tricastin tente d'embrouiller la population et l'ASN et d'imposer une nouvelle installation nucléaire
Par Rédaction le mardi 6 décembre 2016, 08:40 - Tricastin - Lien permanent
Attention danger : en catimini et en multipliant les dossiers
administratifs de demandes de modifications de ses
installations, Areva tente de créer en douce une nouvelle installation
nucléaire de base (INB) pourtant soumise à autorisation ministérielle. De faire aussi
potentiellement du Tricastin un nouveau lieu de stockage, de traitement
et de conditionnement des déchets nucléaires. Pourquoi pas de toute la
France ? Et le nucléariste tente d'imposer comme normalité la production, en grande quantité, de nouveaux déchets
mortels par ses opérations discutables de
démantèlement de ses sites radioactifs.
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La Hague-Areva, dans le département de la Manche, est à
saturation et dégueule de déchets nucléaires en tout genre et toutes
morts venant de toute la France. Mais l'industrie nucléaire (EDF, Areva,
CEA) continue de tourner et d'en produire chaque jour. En complément de
leurs rejets radioactifs quotidiens dans l'air et dans les eaux. Alors
plutôt que d'arrêter le massacre, le lobby nucléaire tente de passer en
force, d'imposer au pays et à la population son diktat. Et de soumettre
aussi l'ASN. Et comme les solutions techniques n'existent pas hormis
l'ignoble, à savoir refiler sous terre et aux générations futures les déchets
radioactifs mortels : c'est la fuite en avant et l'irrationnel qui
l'emportent dans les cerveaux déglingués et fous des atomistes.
Cheval
de Troie de l'opération « no futur » : deux « dossiers » glissés en
catimini sous couvert d' « enquête publique » estivale échue et à venir - limitée par les
préfets-, et déposés sur les bureaux des autorités administratives
(Autorité de Sûreté Nucléaire, Agence de l'environnement) et mis en
scène aseptisée lors de commissions d'intégration des associations
environnementalistes à la co-gestion de la merde radioactive (Cligeet).
Les dossiers soumis par Areva comportent des centaines de pages et dizaines de documents,
souvent contradictoires ou bien d'une imprécision d'illusionniste
professionnel, impossible à comprendre pour le commun des mortels et
même pour des spécialistes et experts.
Socatri, Georges Besse, Trident et Atlas
Trident
et Atlas : que voilà des noms des plus ésotériques pour des
installations nucléaires . Ésotériques et de puissance. L'attribut de
Poséidon/Neptune et l'Antiquité gréco-romaine sont convoqués par Areva
avec « Trident », les divinités primordiales géantes au nombre de six
qui ont précédé les dieux de l'Olympe sont appelées en renfort avec
« Atlas » (*). Mais là, force est de constater que ce ne sont pas les
dieux qui « sont tombés sur la tête » mais bien ces humains qui se
prennent pour eux et s'y identifient. L'atomisme a quelque chose à voir
avec le mysticisme et le religieux, la mystification tout comme avec la
démesure, la démence et la folie.
Au Tricastin Areva ne
s'étale-t-il pas sur un paradis sans limite ou presque, sur 650 hectares
amputant la commune vauclusienne de Bollène au sud et les communes
drômoises de Pierrelatte au nord et de Saint-Paul-Trois-Châteaux à
l'est. A moins de 5 km des centres villes des trois villes et en bordure
du canal de Donzère-Mondragon emprunté par une importante navigation
fluviale, longé à l’est par l’autoroute du soleil A7 non moins utilisées
et par la voie ferrée TGV Paris-Marseille au trafic intense. A 9km
aussi de l’aérodrome de Pierrelatte. Et accolé à la centrale atomique de
EDF avec ses quatre réacteurs en état de délabrement avancé. Avec, en
prime, un accord pour la construction d'un oléoduc gigantesque non loin
des installations nucléaires.
Les fourches caudines du Trident et l'embrouille du public et de l'ASN
Derrière
son nouveau projet « Trident » Areva avance cachée derrière
l'installation nucléaire de base n° 138, exploitée par la Socatri (voir
annexe 1) sur le site du Tricastin en Vaucluse. Sous couvert d'adapter
celle-ci au démantèlement de l'usine à l'arrêt « Georges Besse I » Areva
veut donner naissance à une nouvelle monstruosité. La stratégie du
nucléariste : faire passer pour une soit disant modification mineure
une nouvelle installation nucléaire sauvage.
L'embrouille du
public et de l'ASN par Areva est en marche car, en la circonstance, la
loi oblige au dépôt d'un dossier de demande de création de nouvelle
installation nucléaire (INB) pour le traitement. Et aussi à redéposer un
nouveau dossier de démantèlement de « George Besse I » devenu caduc
puisque le montage du dossier n'est plus celui prévu initialement qui a été déposé
en mars 2015 (notamment le traitement des déchets sur place et la
récupération de l'uranium résiduel de ceux-ci).
Il faut dire que
l'ASN avait bien préparé le terrain voici peu en
donnant, contre tout entendement, la liberté au lobby nucléaire de
s'auto-autoriser des modifications « mineures » en interne sans en
référer à quiconque (ref decision ASN ici).
Et Areva est
expert en la matière puisqu'au cours des décennies passées, elle a
modifié sans arrêt l'objet de la Socatri, jouant pour certains à la
lisière de la légalité (voir Annexe 1), comme elle l'a fait aussi, par
exemple, avec son entité Comurhex de Malvési près de Narbonne.
Initialement
(voir annexe 1) le CEA-Cogema devenu Topco puis Areva avait créé la
Socatri dans les années 70 pour assembler et traiter des pièces
chaudronnées entrant dans la construction à venir de l’usine
d’enrichissement d’uranium Georges Besse (Eurodif Production). Présentée
comme ne faisant pas partie du cycle nucléaire elle obtint le statut
d'ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) de
1976 à 1981. En 1981 Areva lui fixe de nouvelles activités d'usinage
comme les chromage et nickelage électrolytiques mais aussi la
décontamination et la maintenance nucléaire, le traitement des effluents
et des déchets radioactifs. Trois ans plus tard, en 1984, la Socatri est
finalement qualifiée de ce qu'elle est : une installation nucléaire («
INB n°138 ») dénommée IARU (Installation d’Assainissement et de
Récupération de l’Uranium). Nouveau rebondissement en 2002, les
activités de traitement de surface sont définitivement arrêtées et au
1er janvier 2014 le personnel passe directement sous statut d’Areva NC
Tricastin et … mis à disposition de Socatri. Compliqué et difficile à
suivre non ? C'est le but, car en parallèle Areva NC, en accord avec sa
filiale Eurodif Production (c'est à dire elle-même), dépose une demande d’autorisation pour
devenir... l’exploitant direct de la Socatri. L’autorisation devait
être délivrée aux alentours de 2018-2019. Mais Areva NC existera-t-elle
encore ?
Le nucléaire jusqu'à la lie
Avec leur « Trident » les nucléocrates habitués à faire
ingurgiter tout et n'importe quoi à la population et à ces gogos des
ministères et de politiciens si dévoués et aux ordres sont certains que tout passera, encore une
fois, comme une lettre à la poste. Mais il arrive qu'un grain de sable
vienne perturber la mécanique.
Ainsi pour l'Agence officielle
Environnementale du ministère (AE) qui est légalement sollicité pour
avis, le dossier d'Areva est une demande de « modification notable de
l'installation nucléaire de base (INB) n°138 » et non pas de simples
aménagements subalternes. Une création nouvelle donc qui « consiste
principalement en la réalisation d'un nouvel atelier de traitement de
déchets à l'intérieur des bâtiments existants de la Socatri » et qui
vise « à faire évoluer les normes de rejets (radioactifs et chimiques)
et les autorisations réglementaires applicables à l'entreprise ». Areva
doit donc déposer un nouveau dossier de création d'une nouvelle INB (2). Et
l'Agence Environnementale pointe du doigts bien d'autres lacunes dans le
dossier d'Areva (voir Annexe 2)
Des recommandations, des exigences, des obligations,... et surtout une exigence de clarté
« L’AE
recommande de reprendre le dossier dans sa forme, afin que le public
dispose d’un document et d’un résumé non technique clairs et actualisés
où les liens avec les annexes sont précis et explicites. » Notamment de
faire la clarté sur « les risques chroniques pour l’environnement et la
santé humaine liés à la gestion et au traitement des rejets liquides et
gazeux et des déchets solides, » qui seront rejetés dans la nature
ainsi que « les risques accidentels pour l’environnement et la santé
humaine (notamment des équipes de travail et des populations riveraines)
d'origine interne ou externe. ».
Dans son « Avis délibéré sur la
modification de l'installation nucléaire de base n° 138» (n°Ae :
2015-95) l'Agence environnementale vole au secours de l'ASN plutôt
malmenée en ce moment par les exploitants atomistes qui ont engagé un
bras de fer avec les inspecteurs qui osent révéler des accidents et
« incidents » et les pressions dont ils sont l'objet.
Un florilège d'affirmations péremptoires et sans justification
La
moindre des choses serait, selon l'AE elle-même, de rappeler dans le
dossier « l'historique du site, la bonne justification du champ de la
demande d'autorisation » et de permettre « la lisibilité du dossier »
indispensable « pour la complète information du public. » Mais avec
Areva on en est très loin.
Ainsi comment justifier
« l’augmentation à 93,5 % du plafond du taux d’enrichissement de
l’uranium traité par l’installation » . Surtout sans « expliciter les
types de déchets concernés et leurs provenances possibles » ? Mystère et
boule de gomme. Comme dit l'autre « si c'est flou, c'est qu'il y a un
loup ».
Par exemple les déchets de matériaux radioactifs ne
pourraient-ils pas provenir discrètement, un jour ou l'autre, d'autres
sites nucléaires que du simple démantèlement de l'usine d'enrichissement
d'uranium « George Besse I » du Tricastin comme présenté dans le dossier.
Déjà il est laissé entendre que de vilaines choses pourraient venir de
l'usine d'assemblage FBFC-Areva de Romans sur Isère. Et dans la suite logique, potentiellement et inéluctablement de
toute la France.
Autrement dit une porte ouverte mais
non-déclarée d'autres activités comme, par exemple, un second
« Centraco » puissance X, ce four de fusion de déchets radioactifs qui a
explosé, non loin du Tricastin sur le site de Marcoule (Gard), le 12
septembre 2011 à 11 h 45. Faisant au moins un mort et deux blessés
graves avec des retombées radioactives tout en aval de la région (voir
article ici). Là les tenanciers avaient quelques peu chargé la bête et
même surchargé les limites du four avec des tonnes de matériaux
supplémentaires. Ni vu ni connu. Mais mortel à coup sûr. Illégal aussi.
Avec
ce dossier « modificatif » Trident d'Areva un second « Centraco » et
même un nouveau « La Hague » (centre gigantesque de stockage national et
de compactage de déchets nucléaires en Normandie (3) serait possible,
tant il est imprécis.
Mille et une modifications qui changent la nature des choses
De son côté la CLI (Commission Locale d'Information sans aucun pouvoir autre que d'exprimer un simple avis) mentionne qu'Areva veut en fait 7 modifications :
une extension de l’activité de traitement des déchets radioactifs à l’ensemble des déchets radioactifs de la plate-forme Areva du Tricastin qui comporte 6 installations nucléaires; l'augmentation de la capacité de traitement des déchets radioactifs et autres; le traitement des déchets en provenance d’autres installations parmi lesquelles les INB n°63 et n°98 exploitées de Romans; une augmentation à 6% de la teneur maximale en isotope 235 de l’uranium liée à l’autorisation de la SET pour son usine Georges Besse 2 (4) qui utilise un procédé d'enrichissement de l'uranium anglais allant jusqu’à 6% en uranium 235; une augmentation jusqu'à 93,5% de la teneur maximale en isotope 235 de l’uranium spécifiquement pour le traitement de déchets (mis en œuvre notamment au sein de l’INB n°63); une modification relative à une nouvelle activité de maintenance, de traitement et d'assainissement de pièces provenant notamment de la SET (usine Georges Besse 2) dans le bâtiment 64D pour des opérations de traitement et de maintenance sur des pièges chimiques à alumines et charbons actifs; une modification des prescriptions des rejets d’effluents liquides et gazeux; la modification du niveau de radioactivité pour les activités d’entreposage et de traitement des déchets et leur rejet dans le canal Donzère-Mondragon.
Ce n'est plus une évolution c'est bien une nouvelle installation nucléaire.
Que fait-on des déchets radioactifs? On les disperse ? On les intègre dans des biens de consommation ?
Le
démantèlement d'Eurodif (George Besse I) et son traitement par la
Socatri est un chantier pharaonique qui pourrait durer 30 ans. Ou bien
plus car personne n'est vraiment en mesure d'en fixer les délais avec
précision. Il existe bien un échéancier-directeur mais au vue des
expériences à rallonge de coûts et de durées des chantiers nouveaux de
l'EPR-Areva de Finlande et de l'EPR-EDF de Flamanville l'incertitude est
une réalité. D'autant que Areva est en faillite, réclame 5 milliards d'euros d'impôts sur les contribuables pour tenter de s'en sortir et doit céder une bonne moitié de ses activités à EDF qui est lui-même endetté à hauteur de 84%.
Une quasi certitude en revanche : ce démantèlement, si il avait lieu,
générera au bas mot 200.000 tonnes de déchets radiaoactifs TFA à "vie courte" (jusqu'à 300 ans) ou à "vie longue" (jusqu'à plusieurs milliards d'années ).
Ces déchets proviendront notamment des structures métalliques des 70 groupes de 20
étages de diffusion de 40 m de haut dont il faudra extraire les 1.400
éléments filtrants en céramique placés à l'intérieur qui ont produits
jusqu’à 3000 tonnes d’hexaflorure d'uranium UF6 . La quantité d’uranium
résiduel encore présent dans les équipements a été estimée à plus de 200
tonnes selon le Projet de Rinçage Intensif Suivi de Mise à l’air
d’Eurodif (PRISME). Auquel s'ajouteront les déchets des autres installations
périphériques comme l'Annexe U, REC, Labo, atelier 420, chaudière 4 de
la calo,...
Seul hic : l'Agence nationale pour la gestion des
déchets radioactifs (Andra) indique une saturation d'ici 4 à 9 ans du
site de stockage des déchets TFA de Morvilliers (Aude). Fin 2014, 43%
des 650.000 m3 des capacités étaient déjà utilisés. Et prêt de 180.000 m3
sont déjà attendus sur le centre . L'option retenue par
Areva est d'utiliser pour une trentaine d'années le CIRES (5) qui accepte
des déchets radioactifs à hauteur de 100000 Bq/kg soit 100 000 000
Bq/tonne.
Premier avantage : les déchets peuvent
être récupérés à n'importe quel moment pour le business et de la revente. Ils sont
simplement stockés en surface sous des tunnels de style agricole de 176 m
de long et 25 m de large dans de la terre creusée sur seulement quelques
mètres de profondeur dans une couche d’argile. Ensuite y sont jetées
dessus quelques pelletées de sable de quelques dizaines de centimètres,
puis est placée dessus une géomembrane censée garantir l’imperméabilité
puis un géotextile anti-uv et une couverture argileuse. Pas plus. Les têtes d'oeuf nucléocrates pensent qu'il n'y aura pas de fuite et espèrent que l'herbe y repoussera un jour ou l'autre pour oublier bien vite ce qu'il y a là. La chasse, les promenades avec les enfants et, pourquoi pas, un parc de loisirs et des habitations pourraient pouvoir s'y implanter avec l'oubli...
Autre
gros très gros avantage : ce centre de stockage de déchets issus du
nucléaire n'est pas considéré comme une installation... nucléaire (INB)
mais comme une ICPE ne répondant pas aux mêmes obligations en matière de
radioactivité et de protection de la population et de l'environnement. Un stratagème pour « blanchir » la radioactivité de
matériaux métalliques issu du démantèlement de « George Besse I ». Pour commencer et ouvrir la porte aux déchets d'autres démantèlement d'installations atomiques. Un peu plus tard en fonction des lois du marché, ls
pourraient potentiellement être intégrés ainsi discrètement en plus ou moins grande
quantité, dans des biens de consommation courante (ustensiles de
cuisines, parpaing de construction et carrelage, métaux de véhicule ou de
construction, remblais de stade et parking public et zones d'activités économiques ou commerciales,...).
Stocker sur place ? Pas stocker ? Répartir un peu partout en France ?
Alors ?
stocker une partie des déchets radioactifs au Tricastin ? Areva ne
veux pas arguant de la vulnérabilité hydrologique du site. Ah là Areva
reconnaît que le site est bien vulnérable. Le nucléariste préfère
privilégier le recyclage des déchets métalliques sous forme de... conteneurs de stockage de déchets radioactifs. Nous
sommes au pays des shadocks ! Mais c'est le business qui prime et il
faut donner l'impression que l'on sait où l'on va.
Tout comme l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui lui aussi détient sa solution : il faut
mixer les possibles, un peu sous cette forme, un peu planqués là, un peu
stocker ailleurs. Tout y passe : le recyclage de certains déchets, le
stockage dans des sites d'enfouissement conventionnels non-nucléaire,
la réouverture de certains bâtiments nucléaires et d'anciens sites
telles les anciennes mines d'uranium. Pour l'IRSN cela "permet un
partage équitable des risques et nuisances". Ah bon on vous a demandé
votre avis avant de lancer cette connerie de nucléaire et de décider de stocker autour de votre habitat ses déchets radioactifs?
Et
pourquoi pas tenter le tout pour le tout ? Un recyclage en dehors des
débouchés proposés par la filière nucléaire. Autrement dit agir pour que
les déchets radioactifs nucléaires ne soient plus considérés sur le
papier comme nucléaires et radioactifs. On fait modifier la
réglementation qui interdit de telles pratiques ainsi que les
limitations et doses, et le tour serait joué. Un groupe de travail
étudie sérieusement ce coup de force depuis 2 ans au sein de la
Commission locale d'information du Tricastin. Certes le dossier d'Areva
ne propose pas noir sur blanc et dans le détail cette option mais si une
petite dérogation au code de la santé publique pouvait voir le jour... D'autant que l'élection présidentielle approchant, tous les candidats de droite, d'extrême-droite et de gôche sont pro-nucléaires.
Mais pourquoi démanteler ? Le projet « Trident » et le démantèlement d'Eurodif-Georges Besse I doivent être abandonnés
Démanteler
semble aller de soi. Comme une évidence sournoisement inculquée dans
les esprits. C'est sale, on nettoie, on met à la poubelle et tout
redevient comme avant. Seule se poserait la question du « comment ? »,
du comment faire ? Le green-washing intégral en quelque sorte avec son
business florissant à la clef.
Et la question principale du
« pourquoi ? » s'en trouve totalement occultée. Mais pourquoi
démanteler ? Alors que l'on sait que le démantèlement va produire de
nouveaux volumes et tonnages démentiels de déchets radioactifs. Qu'il
n'existe pas de lieu quelque part en France pour les stocker sans risque
et pour des dizaines à des millions d'années. Que si il y a
démantèlement il faudra faire circuler ces déchets mortels par la route
et par le rail en milliers de convois supra-dangereux d'un point à un
autre du pays. Qu'ainsi la population et les travailleurs affectés à ses
taches seront exposés en permanence au risque de contamination et
d'irradiation. Et qu'il en coûtera à la collectivité des sommes
astronomiques qui auraient mieux à s'investir dans l'éducation, la
santé, la culture, les énergies renouvelables, une agriculture
non-toxique, la coopération.
Au nom d'une idéologie fanatique
démiurge, du saint-profit et de l'emploaaa d'esclaves-machine à consommer
modernes faut-il accepter cette option qui, de toute façon, ne restituera
jamais au grand jamais les zones nucléaires ni propres ni vierges de toutes
trace radioactive.
N'est-il pas plus sage de laisser tomber
cette fuite en avant obsessionnelle et de geler sur place les
installations, de les sécuriser au maximum, d'y maintenir une
vigilance sans faille, de les cerner d'un périmètre de sécurité infranchissable en
attendant que le temps, et lui seul malheureusement, permette à la
radioactivité de décroître suffisamment jusqu'à ne plus représenter de
danger pour le vivant ?
Car, ironie cynique de cette
pseudo-modernité et croissance sans fin, avec le nucléaire enfanté par
les bellicistes militaires avec l'aval des politiciens et affairistes de
tout poils : l'ensemble des peuples et de la population se voient
imposés pour des générations sans fin un sinistre dilemme.
Ce
qui manque le plus dans le monde de l'atomisme est la sagesse et le bon
sens. Car la mégalomanie technocratique et de pouvoir l'emportent sur la
science et la raison. Le plus sage et rationnel n'est-il pas d'arrêter
de produire sans fin des déchets radioactifs ? De mettre à l'arrêt
toutes les installations nucléaires et réacteurs atomiques ?
_____
* un prochain article traitera de « Atlas »
- voir l'histoire de la création d'Eurodif
- La loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, dite loi TSN, et notamment son article 29, précise que les installations nucléaires doivent être autorisées par un décret du Premier ministre après instruction des autorités compétentes. L’exploitant doit à cet effet déposer un dossier démontrant comment son installation fonctionnera en limitant au maximum les impacts sur l’homme et son environnement et en maîtrisant les risques associés. Après une instruction technique, le public est consulté dans le cadre d'une enquête publique et au travers d'éventuels autres organismes (Commission locale d'information, Autorité environnementale, Autorité de sûreté nucléaire). Le décret d’autorisation de création fixe le périmètre et les caractéristiques de l’installation, les règles particulières auxquelles doit se conformer l’exploitant et les prescriptions techniques.
- centre de traitement des produits de fission (combustibles) nucléaire usés pour en récuparer 1% d'éléments radioactifs recyclés en « Mox » et d'autres en déchets radioactifs en provenance des réacteurs atomiques français et de réacteurs d'Allemagne, de Belgique, de Suisse, des Pays-Bas et du Japon.
- L’usine Georges-Besse II (ne pas confondre avec "George Besse I") est, dans le cadre de la nouvelle réglementation postérieure à 2006, l'installation nucléaire de base INB168. Elle a été autorisée par décret du 27 avril 2007
- http://www.andra.fr/pages/fr/menu1/les-solutions-de-gestion/stocker/deux-centres-en-exploitation---le-csa-et-le-cires-76.html
__
ANNEXES
-> Annexe 1 : Socatri
Socatri
pour « Société auxiliaire du Tricastin ». Encore une appellation qui
vise surtout à ne pas dire la réalité. Auxiliaire de quoi ? De
puéricultrice ? De voie publique ? D'aide à la personne ? Non, vous n'y
êtes pas, il s'agit d'une installation nucléaire de récupération
d'uranium (IARU) et d'assainissement (autre appellation pour couvrir le
démantèlement des installations et l'empaquetage des déchets
radioactifs). Sur une surface de 196 000 m² dont les bâtiments couvrent
environ 82 000 m². Le bâtiment principal s'appelle historiquement URS
pour usine de revêtement de surface. Avec une telle appellation on se
croirait chez Saint-Maclou et le roi de la moquette. La dissimulation
est un art de la guerre. 600 m de long sur 80 m de large implanté au
long de la départementale 204. Du nucléaire dur et radioactif. Avec une
habitation-ferme juste en face, à 50mètres, dont les habitants buvaient
allègrement et inconsciemment l'eau du puits. Et où une jeune femme, voici
encore peu, était enceinte. Qu'importe.
A l'origine la Socatri,
créé en 1974 pour les besoins d'« Eurodif » (1) avait comme raison
d'être l'assemblage de pièces entrant dans la construction de l'usine
d'uranium enrichi « Georges Besse I» le monstre technique de tuyaux et
cocotte-minutes géantes visant à produire par diffusion gazeuse
d'uranium les produits atomiques que l'armée réclamait pour sa bombe et
que dans son sillage l'électronucléaire appelait de ses vœux pour ses
réacteurs.
Pour gagner un peu plus de rentabilité et de clients à
travers le monde, Areva a fermé en 2012 « George Besse I» et ses vieux
procédés états-uniens datant des bombes d'Hiroshima et Nagasaki pour
construire « George Besse II » avec la technique d'enrichissement de
l'uranium par centrifugation achetée à son concurrent européen Urenco
(**) basé en Grande-Bretagne . Elle est inaugurée en décembre 2010. Areva
réoriente dès 2002 la Socatri sur des activités nucléaires de
récupération maximum d’uranium présent soit sur des pièces ou
équipements obsolètes et périmés soit dans des déchets d'effluents
provenant d’autres installations nucléaires ou d'installations
dangereuses ICPE (installation classée pour la protection de
l'environnement dangereuse ou avec des nuisances pour les riverains, la
santé, la sécurité, la salubrité publique, l’agriculture, la protection
de la nature et de l’environnement, la conservation des sites et des
monuments). En 2008 Socratri prend en charge le traitement de « Georges
Besse I »
Socatri qui, à l'été 2008, balançait « par
inadvertance » dans la nature et les cours d'eau voisins près de 75 kg
d'uranium. Socatri condamnée par la justice à 300 000 euros d'amende et
20 000 euros de dommages et intérêts.
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Urenco
__
-> ANNEXE 2 : autres menaces sur la vie et l'environnement pointées du doigts par l'Ae
Pour l'AE
la moindre des choses serait aussi et par ailleurs qu'Areva « unifie la
méthode d’estimation des concentrations des retombées dans les sols des
substances (radioactives et chimiques) émises dans l'air », de
« reprendre l’évaluation des risques écotoxicologiques pour les eaux
douces et les sols en comparant la PEC ajoutée avec la PNEC ajoutée
(Concentration prévisible ou non-prévisible dans l'environnement) » et
en justifiant du caractère « naturel » ou non des évaluations. afin de
« justifier les hypothèses choisies » tout en fournissant « les valeurs
de tous les paramètres ». Effectivement se serait la moindre des choses
pour que la population puisse savoir de quoi il s'agit au juste. Avec
quelle jus nauséabond elle peu et doit accepter d'être détruite. Ou ne
pas accepter.
Mais chez ces gens du nucléaire on procède, du haut
de sa mégalomanie, par affirmation péremptoire, bien loin de toute
approche rationnelle et scientifique. Surtout que la populasse elle
comprend rien. Puisqu'on vous le dit, croyez-nous sur parole, « nous
n'avons jamais faillit »... (euh pour ça nous avons quelques doutes
sérieux.) Il serait bien, par exemple, de « compléter l’étude de
scénario d’impact aigu en tenant compte de scénarios accidentels
explicites majorants et de leurs conséquences sur les eaux de surface et
souterraines, les sols et l’atmosphère » Bah oui, c'est tout bête mais
quand on bricole des substances et matières polluantes et toxiques
mortelles il faut s'attendre à quelques défaillances. Même celles
présentées avec constance comme improbables ou impossibles (Fukushima
aussi était très sûr). Près de 1000 incidents par an en France sur les
installations nucléaires : ça donne à réfléchir et à envisager quelques
soucis, non ?
Ca crache à longueur de jours et de nuits
Au
Tricastin il y a déjà une flopée d'installations nucléaires qui
recrachent à longueur de journée leurs poisons. Donc, la moindre des
choses serait aussi pour l'Agence officielle de l'Environnement de
« fournir une appréciation de l’ensemble des rejets de radionucléides du
site du Tricastin dans les eaux de surface », histoire de constater ce
que chacun apporte dans le marigot nauséabond et de savoir si on en veut
encore plus.
D'autant qu'au Tricastin, encore, existe aussi un
risque d'inondation puisque pour rejeter la merde certifiée « propre »
il faut un égout, un gros et c'est le canal de Donzère-Mondragon qui en
fait office. Et là aussi le dossier d'Areva est d'une extrême pudeur.
Une vrai jeune fille effarouchée. Mais l'émotionnel est-il de mise avec
la radioactivité ? Pas du tout certain. Et donc l'autorité officielle
environnementale recommande (elle ne peut rien imposer) de « mettre à la
disposition du public une synthèse précise et claire des études
conduites pour évaluer l'impact et démontrer que le risque inondation
est maîtrisé, en particulier en cas de pluies intenses sur le site et le
bassin versant ». C'est ballot, dans la vallée du Rhône il pleut et
parfois dru. Et pas qu'en automne, l'été connaît des averses parfois
torrentielles. Qui peuvent charrier branches, troncs d'arbres, boues et
détritus promptes à boucher les prises d'eau et les grilles d'écoulement
d'un réacteur atomique ou d'une installation nucléaire. Comme dans la
nuit du 24 au 25 octobre 2013 (****)
Tout cela mis bout à bout, et
pour n'en rester qu'aux menaces et risques sur l'eau (celle que l'on
boit après et avec laquelle les agriculteurs arrosent les fruits et
légumes, ou celle avec laquelle on se lave et prépare les biberons des
petits), l'AE implore d'Areva de « consacrer un paragraphe particulier
de l'étude d'impact à l'analyse des effets des activités de l'INB138 sur
la nappe alluviale » et de bien vouloir s'il vous plait merci présenter
et justifier la solution retenue de pérennisation des pompages comme
lors de la pollution de 2008. Mauvais souvenir.
****
http://lesmoutonsenrages.fr/2013/10/25/incident-centrale-nucleaire-du-tricastin-une-premiere-mondiale-limprevu-nest-pas-previsible/
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